Dans un épisode captivant du podcast « Mind the Game », Luka Doncic et LeBron James, deux légendes du basket, se penchent sur une question fondamentale : qu’est-ce qui différencie l’entraînement en NBA de celui en Europe ? Leur verdict est sans appel : la culture d’entraînement varie énormément entre les deux continents, et cela a un impact énorme sur l’évolution des joueurs.
Un entraînement centré sur l’excellence technique
L’un des éléments marquants de leur discussion est l’approche différente de l’entraînement. En Europe, les joueurs ont moins de matchs par semaine, ce qui leur permet de se concentrer davantage sur les fondamentaux. Doncic met en avant que les séances d’entraînement en Europe sont souvent longues et axées sur le perfectionnement technique.
« Nous travaillons intensément sur nos compétences techniques », précise-t-il. À l’inverse, en NBA, il semble que l’accent soit mis sur le fait de jouer, parfois au détriment du développement des compétences de base.
LeBron James abonde dans ce sens : « On dit simplement : ‘Joue, joue, joue’. Beaucoup de jeunes ne voient pas leur jeu se développer ». Cette méthode peut freiner la progression des joueurs, en occultant des aspects essentiels comme la lecture du jeu.
La lecture du jeu : un art délaissé
James exprime son inquiétude face à cette tendance. « Cela devient un art oublié ici », déclare-t-il à propos de la lecture du jeu aux États-Unis. Ce manque d’accent sur la stratégie et la compréhension du jeu fait défaut à de nombreux jeunes talents, qui pourraient bénéficier d’un entraînement plus rigoureux.
Au lieu d’apprendre à anticiper les mouvements de leurs coéquipiers et adversaires, ces jeunes passent trop de temps sur le terrain sans réfléchir stratégiquement. Cela peut avoir des répercussions directes en match, où la capacité à lire le jeu peut faire toute la différence.
L’impact des entraîneurs sur la mentalité des joueurs
Luka Doncic partage une histoire personnelle marquante sur un entraîneur qui a profondément marqué sa carrière. À seulement 15 ans, il a connu la rigueur d’un coach exigeant qui n’hésitait pas à pousser ses joueurs dans leurs retranchements.
« Il m’a hurlé dessus, m’a fait pleurer. Je lui en suis reconnaissant pour ça », confie Doncic. Cette approche, bien que parfois difficile, a forgé sa mentalité et son éthique de travail.
Steve Nash, également présent sur le podcast, critique le fait que ce type de coaching soit devenu rare aux États-Unis. « Il faut permettre aux joueurs de ressentir la difficulté et de souffrir », explique-t-il. Pour Nash, c’est en surmontant des épreuves que les joueurs peuvent vraiment évoluer et perfectionner leurs compétences.
Une réflexion sur les systèmes de formation
La conversation entre Doncic et James met en lumière des différences fondamentales dans les systèmes de formation. Aux États-Unis, l’attention est souvent centrée sur les jeunes talents des lycées et des universités, ce qui laisse peu de place pour un développement technique approfondi.
Le système privilégie souvent la performance immédiate au détriment d’une formation solide. Cela soulève des questions sur la façon dont les équipes NBA devraient revoir leur approche de l’entraînement.
Comme l’ont souligné Doncic et James, la culture de l’entraînement pourrait jouer un rôle décisif dans la formation de la prochaine génération de joueurs. La passion pour le jeu doit s’accompagner d’une volonté d’apprendre et de progresser, une leçon que le basket européen semble mieux intégrer.